Un pari risqué: Elijah et Moïra (Romance New Adult) (French Edition) by Daisy Jane Baker

Auteur:Daisy Jane Baker [Baker, Daisy Jane]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Cherry Publishing
Publié: 2023-12-26T23:00:00+00:00

***

Je pousse un soupir de soulagement en perdant de vue la 5e Avenue et en m’enfonçant dans Central Park. Certes, cela n’a rien de comparable aux étendues boisées des Appalaches, mais j’ai l’impression de mieux respirer pour la première fois depuis que je suis arrivé à New York. Même le poids que j’avais sur la poitrine en songeant à mon père semble disparaître tandis que je prends une allée qui longe une vaste étendue de pelouse. Les grands ormes qui y poussent doivent offrir une ombre agréable en plein été. L’un d’entre eux attire particulièrement mon attention.

Deux hommes s’activent à ses pieds, et plissant les yeux, je me rends compte qu’ils viennent de couper une branche. Tout à coup, une idée me vient à l’esprit. Si je veux que Barrett & Reese cesse de produire des décorations en plastique, il faut en revenir aux basiques : le verre et le bois. Et je suis assez doué dans le travail du bois pour proposer des modèles !

Je me dirige vers les deux hommes qui s’activent auprès de l’orme. L’un d’eux me repère. Il me lance un regard indifférent et je le salue. Il me dévisage alors avec méfiance.

– C’est pas un peu tôt pour tailler les ormes ? demandé-je.

Il hausse les sourcils.

– Ouais. Mais cette branche-là menaçait de tomber.

Je jette un œil à la branche en question, proprement débitée.

– Qu’est-ce que vous faites du bois ?

Il m’examine ouvertement des pieds à la tête.

– En quoi ça intéresse un type comme vous ?

Je suis tenté de lui répondre franchement, mais je me souviens tout à coup que je suis à New York, et que je porte en plus un costume sur mesure hors de prix. Bien que je ne sois pas très habitué à l’exercice, je décide de tenter ma chance :

– Ils se trouvent que j’aurais besoin de rondins de bois dans ce genre. Vous pourriez peut-être en déposer quelques-uns chez moi.

Il ricane.

– Et c’est où, chez vous ?

Lorsque je lui donne l’adresse, il ne semble guère impressionné.

– Je vois. Laissez-moi deviner : vous faites partie de ces illuminés qui décorent chaque année leur entrée en cherchant à faire mieux que leurs voisins, hein ?

Son air ironique m’exaspère, mais je décide de gagner du temps et d’acquiescer.

– Bah. J’imagine qu’on peut bien vous refiler quelques morceaux.

Après avoir convenu d’un prix avec lui, je reprends le chemin de la maison d’un pas rapide. J’ai le bois. Il me reste encore à trouver les outils pour le travailler et, surtout, un endroit où m’installer. Me voyant mal transformer la maison de mon frère en atelier, je décide d’investir le sous-sol.

Comme la plupart des maisons du quartier, l’escalier conduisant à la porte d’entrée est flanqué d’une entrée plus discrète qui mène au sous-sol, où se trouvaient autrefois les communs dans lesquels s’activait une armée de domestiques. L’endroit est aussi accessible par une porte située dans le couloir de l’entrée.

Franchissant le seuil de l’entrée, le cœur battant d’excitation, je repère l’accès au sous-sol et je fonce… pour découvrir que la porte est fermée à clé.

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